Les petites et moyennes entreprises forment un ensemble qui pèse et un moteur important de l’économie française et mondiale. D’après les statistiques du ministère de l’Économie, en 2018, les trois millions et demi de petites et moyennes entreprises (TPE/PME) représentaient 99,8 % des entreprises en activité en France, 45,7 % de l’emploi salarié en équivalent temps plein, et 40,3 % de la valeur ajoutée à l’économie française. Elles constituent par leur poids un segment critique pour les vendeurs et les fournisseurs de solutions informatiques.
Bien que les PME utilisent les technologies de l’information et de la communication, elles restent en retrait par rapport aux grands comptes. Selon le Baromètre France Num de 2021, publié par la DGE (Direction générale des entreprises) en avril 2022, le rythme d’adoption du numérique dans les PME s’est accéléré après la crise pandémique, mais il reste en deçà des valeurs atteintes par les secteurs les plus en avance. Par exemple, 66 % des entreprises interrogées ont à présent un site Internet présentant leur activité, hors réseaux sociaux, alors qu’elles étaient seulement 37 % avant la crise, soit un bond de 29 points en quelques mois. Il en va de même en ce qui concernant les outils de travail collaboratif : 33 % seulement les utilisent contre 21 % avant l’épidémie.
Adopter l’agilité comme paradigme du changement
Malgré cette accélération, le taux d’adoption reste largement inférieur par rapport aux grands comptes. La majorité des PME a adapté ses stratégies commerciale et technologique pour répondre à l’urgence de la pandémie, en espérant que ces changements apporteront la résilience nécessaire en cas de nouvelles urgences. Mais la transformation numérique n’est pas un objectif statique, elle est plutôt un cheminement continu, soutenu par une vision à long terme et une stratégie qui intègre le changement comme paradigme à l’adaptation aux conditions incertaines. L’agilité en somme.
Car, même si les PME utilisent le numérique comme outil de développement commercial, elles n’en tirent pas toujours les bénéfices escomptés. Ceci pour plusieurs raisons, dont le manque de savoir-faire en interne pour une exploitation optimale des outils numériques, les craintes relatives à la sécurité et à la conformité, et enfin en raison d’un SI hérité obsolète. Il faut également faire table rase des expériences, parfois pas très concluantes, du passé. Cependant, le plus grand obstacle qu’il faut lever est dans les têtes, c’est la méconnaissance des avantages d’un passage au cloud. Car, si la compétitivité passe par l’innovation, celle-ci est fortement corrélée à l’usage des technologies et à l’agilité opérationnelle.
Une spirale vertueuse entre créativité et compétitivité
L’innovation est le plus grand catalyseur de la croissance, que l’entreprise soit grande ou petite. Dans un contexte de compétition acharnée, l’utilisation des technologies du cloud peut déclencher une spirale vertueuse entre agilité, créativité et compétitivité. De fait, l’adoption du cloud et ses différentes approches (privé, public, hybride) procurent un certain nombre d’avantages qui n’existent pas pour les solutions déployées sur site. On peut citer quelques avantages transversaux comme la réduction de la complexité en déléguant certaines contraintes aux fournisseurs, comme les mises à jour ou l’intégration de solutions provenant de différents éditeurs. Voici les principaux avantages induits d’une migration vers le cloud pour les PME.
Visibilité sur les coûts : les modes de facturation à l’usage ou par abonnement présentent l’avantage de coûts prévisibles dans des environnements prédictibles. Ils permettent en outre de réduire les coûts informatiques induits par la maintenance en état opérationnel d’une infrastructure applicative et matérielle propriétaire.
Faible investissement initial : le recours aux services dans le cloud nécessite un investissement de départ plus faible que s’il fallait investir dans des solutions sur site. L’entreprise bénéficie ainsi de plus de flexibilité budgétaire. Elle fait également des économies sur les locaux et les services. En effet, grâce au cloud, les employés distants ont une expérience unifiée des outils informatiques et peuvent travailler de chez eux exactement comme au bureau.
Plateformes ouvertes : Les offres en mode as-a-Service, que ce soit IaaS, SaaS ou PaaS, permettent aux entreprises de déployer de nouvelles applications rapidement, sans avoir besoin de l’infrastructure sur site, souvent associée au développement d’applications. Le recours à ces plateformes ouvertes et intégrées permet une expérience transparente pour les utilisateurs, quel que soit l’endroit à partir duquel ils y accèdent.
Sécurité par design : après les attaques retentissantes de ces dernières années, les fournisseurs ont déployé de gros efforts pour sécuriser leurs offres. En proposant leurs propres services ou ceux de fournisseurs de solutions tiers, ils fournissent ce qui se fait de mieux sur le marché, avec les avantages de l’IA et de la prédictibilité pour décharger les équipes des tâches répétitives et fastidieuses. Les PME peuvent à présent bénéficier de fonctions avancées et de services gérés pour faire face au manque de personnel qualifié. Elles peuvent en outre sécuriser les travailleurs distants avec des solutions qui s’accordent avec leurs besoins et cas d’usages.
Application à jour et modernes : l’obsolescence est l’un des problèmes récurrents dans les petites et moyennes structures. À cause du manque de moyens ou de personnel, les systèmes hérités représentent un frein à l’évolution du SI. En adoptant le cloud, l’obsolescence est un souvenir du passé, car les offres comprennent les mises à jour. Les entreprises n’ont plus à se soucier des failles de sécurité ou des problèmes de synchronisation.
Désiloter les usages : dans l’entreprise moderne, la collaboration est un mode de fonctionnement qui repose sur des outils qui travaillent de concert et des flux de données qui irriguent les décideurs avec des informations en temps réel pour une prise de décision rapide. Grâce au cloud, le cloisonnement par métier ou par fonction n’est plus possible, car les applications cloud natives sont intrinsèquement collaboratives.
Exploitation de la donnée : l’efficacité commerciale et l’innovation sont les bénéfices induits les plus manifestes d’une exploitation systématique des données. Grâce aux nouvelles technologies de l’analytique (IA/ML), du big data et l’intégration des données via les API, l’exploitation des données pour les besoins commerciaux, opérationnels et d’innovation est désormais accessible aux PME.
Des services gérés face à la pénurie de personnel technique : bénéficier des compétences recherchées sans avoir à lancer un cycle de recrutement, forcément lent et incertain, est l’un des avantages les plus cités du cloud. Les services gérés c’est comme intégrer l’expertise en interne, sans les inconvénients d’un recrutement. Que ce soit dans le domaine de la cybersécurité ou de l’administration des applications et des infrastructures, les services gérés permettent la maintient en fonctionnement du SI, même en cas de crise grave ou d’attaque : un impératif de survie pour nombre de PME.